Élisabeth Borne devant l’Assemblée nationale: les principaux points de son discours
Voici les principaux points du discours de politique générale d’Elisabeth Borne, mercredi devant l’Assemblée nationale.
« Compromis »
Élisabeth Borne a commencé son discours en appelant les groupes de députés à trouver « des compromis » et à « bâtir ensemble » les solutions aux défis des prix de l’énergie ou du climat, ajoutant que « le désordre et l’instabilité ne sont pas des options ».
Elle mènera « pour chaque sujet une concertation dense » : « nous aborderons chaque texte dans un esprit de dialogue, de compromis et d’ouverture », a-t-elle insisté, en appelant à construire des « majorités de projet ».
« La confiance ne se décrète pas a priori, elle se forgera, texte après texte, projet après projet, car nous travaillerons en bonne foi et en bonne intelligence, comme nous le demandent les Français ».
Trois principes
Mme Borne a énoncé les trois principes de son action. D’abord « la responsabilité environnementale » : « Nous devons prendre en compte l’impact environnemental de toutes nos mesures ». Ensuite la « responsabilité budgétaire » : « En 2026, nous devrons commencer à baisser la dette. En 2027, nous devrons ramener le déficit public sous les 3 % ». Il faudra pour cela engager les « réformes nécessaires ». Troisième principe : « Pas de hausses d’impôts ».
Les femmes
Élisabeth Borne a abordé la signification d’être femme cheffe du gouvernement, rendant hommage à la République ayant ouvert la voie à « tant de femmes » avant elle, comme « Simone Veil, dont la force et le courage (l)’inspirent à ce pupitre », et « Edith Cresson, première femme à accéder aux fonctions de Première ministre ».
Le plein emploi
« Le plein emploi est à notre portée », a assuré Élisabeth Borne. « Le travail reste pour moi un levier majeur d’émancipation », a affirmé la Première ministre, soulignant qu’à 7,3 %, le taux de chômage est « le plus bas depuis 15 ans ».
« Nous ne pouvons plus continuer à avoir, d’un côté, l’Etat qui accompagne les demandeurs d’emploi, de l’autre, les régions qui s’occupent de leur formation et les départements en charge de l’insertion des bénéficiaires du RSA », a-t-elle jugé.
« C’est pour ça que nous voulons transformer Pôle emploi en France Travail », a-t-elle affirmé, laissant entendre que l’opérateur public devrait chapeauter ces compétences actuellement dispersées.
Sur le RSA, « verser une allocation ne suffit pas », a dit Mme Borne, sans mentionner explicitement les 15 à 20 heures d’activité ou d’accompagnement mentionnées par le président en échange de l’allocation.
Les retraites
« Notre pays a besoin d’une réforme de son système de retraite », réforme qui « ne sera pas uniforme », qui « devra prendre en compte les carrières longues et la pénibilité » et « veiller au maintien dans l’emploi des seniors », a ajouté la Première ministre, précisant que cette réforme serait menée « dans la concertation avec les partenaires sociaux, en associant les parlementaires le plus en amont possible ».
La réforme, a priori un départ repoussé à 64 à 65 ans comme l’avait annoncé Emmanuel Macron, « n’est pas ficelée. Elle ne sera pas à prendre ou à laisser. Mais elle est indispensable », a assuré Élisabeth Borne, notamment « pour bâtir de nouveaux progrès sociaux », « pour la prospérité de notre pays et la pérennité de notre système par répartition ».
« Urgence écologique »
La cheffe du gouvernement a promis des « réponses radicales à l’urgence écologique ».
« Dès le mois de septembre, nous lancerons une vaste concertation en vue d’une loi d’orientation énergie-climat », a-t-elle annoncé. Elle a promis de définir des « objectifs de réduction d’émissions, des étapes et des moyens appropriés ». « Chaque transition ira de pair avec un accompagnement pour la formation et la reconversion », a-t-elle insisté.
La France sera la « première première grande nation écologique à sortir des énergies fossiles » afin de garantir sa « souveraineté énergétique » face à des pays producteurs d’hydrocarbures comme la Russie, a-t-elle assuré. Pour cela, elle misera sur « des énergies renouvelables et du nucléaire ».
Pass culture dès la 6e
« Nous proposerons d’étendre le pass culture dès la sixième et d’amplifier l’éducation artistique et culturelle. » Le Pass était pour l’heure réservé, dans divers montants, aux jeunes à partir de 15 ans.
Sécurité et justice
La cheffe du gouvernement veut lutter « contre l’insécurité du quotidien, contre la cyberdélinquance, contre les trafics ». Elle souhaite le « refus de l’impunité » et veut « doubler le temps de présence des forces de l’ordre sur le terrain d’ici 2030 ».
Côté justice, « nous voulons notamment recruter 8.500 magistrats et personnels de justice supplémentaires ». Mme Borne a annoncé que « pour que chaque peine prononcée soit exécutée et pour lutter contre la surpopulation carcérale », « une quarantaine d’établissements pénitentiaires, 15.000 places, seront livrés dans les prochaines années ».
Un mot pour tous sauf…
Élisabeth Borne a nommément cité les présidents de tous les groupes, sauf les présidentes du groupe La France insoumise, Mathilde Panot, et du Rassemblement national, Marine Le Pen.